Compagnie de Chasse

de Bure & Hunolstein

  • Frayeur dans la nuit

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    En cette belle soirée ensoleillée du 3 septembre 2019 notre ami Lionel

    décide de se rendre à l’affût à BURE pour se détendre.

    Il se présente au mirador au lieu dit « La balancelle » souvent fréquenté par les sangliers.

    Tout d’abord se dit-il, je vérifie l’agrainoir pour voir si tout est en ordre. Il monte à l’échelle, vérifie : tout est bon. Il se rend à pied au mirador en traversant les hautes herbes. Il s y installe confortablement et se prépare pour un beau spectacle.

    Vers 20 heures 30, une chevrette avec ses deux petits se présentent et s’installent sur la place d’agrainage. Belle observation se dit-il. Soudain, à 20 heures 50, une grosse masse sort précipitamment des fourrés depuis l’arrière du mirador et fonce droit sur les chevreuils qui ne demandent pas leur reste. C’est un sanglier.

    La grosse bête estimée à plus de 110 Kg, toute grise, semble bien énervée. C’est bien un gros mâle solitaire identifié, ses défenses brillent sous la faible lueur de la lune qui se lève.

    L’animal se rend immédiatement à l’échelle de l’agrainoir, lève le groin et sent l’odeur de notre ami. Il donne alors de violents coups de tête dans les échelons. Tournant sur toute la place, il repère à l’odeur le chemin suivi par Lionel. Remontant la piste comme un chien de sang, il donne des coups de butoir dans les fourrés de part et d’autre jusqu’au pied du mirador où notre compère se trouve perché 3 mètres plus haut. De nouveau les coups de butoirs frappent contre les barreaux métalliques de l’échelle et font trembler tout l’édifice. Il sait que l’homme est toujours là et compte bien lui montrer qu’il est chez lui et que c’est lui le patron.

    Au bout d’une dizaine de minutes, le sanglier s’installe sous le mirador et compte bien attendre Lionel à sa descente. Ne voulant pas le tuer et pour le faire fuir, ce dernier lance sur lui une bouteille d’eau que l’animal explose immédiatement entre ses dents, puis s’éloigne tranquillement.

    Après quelques temps sans bruit, Lionel décide de descendre du mirador, mais le solitaire l’attend. Lorsqu’il arrive à la dernière marche, l’animal surgit de nulle part et fonce droit sur lui, l’obligeant à remonter les échelons quatre à quatre. Encore de longues minutes d’attente avec ce sanglier en furie au pied de l’échelle avant que l’animal ne s’éloigne, sans doute à cause des grands coups de poing que Lionel donne sur les planches du mirador pour effrayer le plantigrade.

    Après un certain temps de réflexion, notre chasseur se décide à redescendre, en pensant toutefois que sa voiture n’est pas toute proche et qu’il fait maintenant bien nuit. Et si l’animal l’attendait dans le noir au coin du bois pour s’en prendre à lui ? Vite, vite ne trainons pas !

    Prenant son courage à deux mains, notre ami descend, faisant de grands mouvements avec sa lampe de poche et se retournant sans cesse sur le chemin qui l’amène à sa voiture qu’il ne traine pas à rejoindre pour s’y enfermer. Heureusement qu’il n’y avait que 100 mètres et que je ne l’ai pas stationnée plus loin comme d’habitude se dit-il tout essoufflé !

    C’est en allumant les phares du véhicule qu’il aperçoit la grosse masse qui traverse tranquillement le chemin non loin de lui. Peut être le cherche t’il encore ???

    Voici une mésaventure que notre ami n’est pas prêt d’oublier.

    Ce gros mâle est vraiment dangereux me dit-il, il n’a pas peur de l’homme et attaque tout ce qui approche son territoire. Il faudra bien vite le tuer avant que nos chiens n’en fassent les frais.

    Voilà une soirée paisible d’affût qui se passe parfois dans la profondeur de nos forêts de Lorraine.

    Lionel qui n’avait jamais observé un tel comportement durant sa longue vie de chasseur n’est pas pour autant traumatisé et reviendra sur ce mirador surprenant. Qui sait, peut-être pour un autre rendez-vous avec le maître de ces lieux.

    La prochaine fois, tues le !!!!!!